Dans le cadre de la semaine d’information de la santé mentale (SISM) je suis intervenu à Montbrison puis à Vernon sur la thématique de l’éco-anxiété.

L’agglo de Loire-Forez a eu la gentillesse de faire une vidéo, je vous la livre telle quelle, avec au début l’introduction de l’élu qui m’accueillait et les inénarrables problèmes techniques (les inconvénients du direct) puis à la fin les échanges avec la salle.

Ce qui m’a frappé, c’est l’écoute quasi-religieuse du public et la pertinence des questions. Les prises de conscience sont « en marche », pour paraphraser notre président Macron, lui qui a pris tout récemment conscience que nous étions arrivés à un tournant qui sonnait le glas de, je cite, « la fin de l’insouciance, de l’abondance, des certitudes ».

Ce qui est en train d’arriver n’était pas écrit dans ses fichiers Excel d’ex-financier car le réel résiste à toutes les prédictions basées sur des certitudes toutes faites et des projections de croissance artificielle, issues du passé qui réduisent le réel qu’à des chiffres et de l’argent (il en faut, il en faut, certes, pour les fins de mois; mais comme le disait le grand Sachem Geronimo « ce n’est que lorsque le dernier arbre sera abattu, que le dernier fleuve sera pollué, que le dernier poisson sera péché, ce n’est qu’alors et alors seulement, que l’homme comprendra que l’argent n’est pas comestible »…).

Soyons donc tous éco-anxieux – ou plutôt comme je préfère le dire éco-clairvoyants, il y va de notre résilience, de notre survie. Être éco-clairvoyant nous fait accepter le diagnostic mais refuser le pronostic, plutôt que le contraire.

Refuser le diagnostic, comme les climato-sceptiques, les golden boys ou les greenwashers, c’est de faire comme si tous les effondrements en cours (dérèglement climatique, 6° extinction massive, déplétion des ressources…) n’arrivaient pas – ou pire qu’il ne faudrait pas en parler car c’est anxiogène et mauvais pour les cours de bourse. Accepter le diagnostic, c’est donc regarder le réel en face, même s’il fait peur. C’est apprivoiser sa peur pour en faire un moteur de l’action, pas de l’inaction. Car ne pas agir pour l’environnement, c’est agir contre l’avenir de l’humanité.

Accepter le pronostic, c’est tomber dans le pessimisme et glisser lentement mais surement vers la dépression, forts des mauvaises nouvelles qui vont s’accumuler sur le front de l’écologie. Alors que refuser le pronostic, c’est se battre pour faire face: tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir, et même une espérance, celle de bâtir le monde d’après les effondrements, malgré les événements difficiles que l’humanité va traverser. Ce ne sera pas la première fois, ni la dernière. Garder espoir sans nier les problèmes, c’est la meilleure façon de maintenir sa santé mentale positive.

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